A l'arrêt de bus à côté du chinois, en face du parking de l'église, de la bijouterie les cordeliers et de l'espace foot.

Je déteste attendre le bus, c'est un fait indéniable... Quand j'ai un bon bouquin ou un manga ça va... Mais sinon ça deviens l'enfer. J'ai toujours de quoi écrire, ça aide passer le temps, mais bien souvent ça attire l'attention, surtout en période de vacances. J'adore écrire ou que je sois, mais j'aime pas quand les gens assis à côté de moi jette un coup d’œil sur ma feuille et essaye de déchiffrer ce que j'écris. J'écris mal, il n'arrive pas vraiment à lire, mais j'aimerais écrire encore plus mal qu'il ne puisse déchiffre un seul mot.

Je préfère quand il n'y a personne à l'arrêt, c'est plus calme, je peux écrire tranquillement sans me soucier de rien, même dessiner. Dessiner c'est encore pire, tout les gosses s'approchent et regarde attentivement le bout de papier que t’essaie de cacher. J'aime pas quand il y a du monde que je connais à l'arrêt, enfin quand c'est des amis, c'est super, on discute, c'est la meilleure façon de passer le temps. Mais quand c'est des gens à qui j'ai rien à dire, je range mon bouquin, mes feuilles, mon stylo..., par politesse, échange un sourire et me fais chier.

J'aime bien écrie mais j'aime décidément pas le regard des passant, on est début juillet, ils doivent ses demander ce qu'a à écrie une gamine de 17 ans qui ne peut pas attendre.

Au moins quand c'est pendant les cours, ils pensent que c'est du boulot, un exercices de maths fait vite fait, une rédaction de français... Les gens ne comprennent pas je crois qu'on peut écrire par plaisir, que ça n'a rien d'un travail contraignant.

J'entends mon nom, je lève la tête de ma feuille et aperçois un adolescent qui sort du « espace foot » en face, il était dans ma classe cette année, et j'espère que ce ne sera pas le cas l'année prochaine. Encore une fois mon stylo me met mal à l'aise, surtout que je viens de lui faire un signe de main en tenant mon stylo au bout de celle-ci. Il continue sa route, je suis soulagé, je sais jamais quoi répondre quand on me demande « qu'est-ce que t'écris ? ».

Souvent je réponds « rien » et range tout en vitesse, les amies comprennent alors que ça n'a rien de scolaire et que c'est un papier de plus qui viendra grossir la pile qui déborde de ma caisse en plastique sur roulette qui traîne à côté de mon lit. Des fois, intéressés mes amis me redemande « alors qu'est-ce dont cette fois-ci ? », des fois je réponds, fanfictions, divagations, articles de blog, nouveau romans, à celles et ceux qui ont toutes les adresses, je n'ai pas à mentir. Et c'est souvent celles et ceux la aussi qui comprennent que quand je répète « rien », et bien il ne faut pas chercher à savoir ce que c'est. Aux autres je ne dis rien de plus que ce « rien », malgré leurs regards interrogateur, je ne réponds pas, ça ne les regarde pas. C'est pas que je sois spécialement secrète, mais certain ne sont simplement pas en mesure de comprendre. J'ai essayé une fois t'expliquer, on m'a dit avec un sourire « tu veux devenir écrivain ou quoi ? » comme si c'était une blague, que c'était inimaginable qu'on puisse rêver de passer sa vie à écrire...

J'aime bien écrire, décrire ce que je vois à l'instant même. Là assise à l'arrêt de bus c'est la meilleure des places pour décrire le papa qui passe avec ses deux filles, une dans la poussette et l'autre marchant à côté traînant derrière un bout de tissus qui fait sûrement office de doudou. Ou encore cette voiture blanche avec un A coller au derrière qui essai de se garer depuis 10 bonnes minutes sous les regards d'une bande de jeunes en train de se marrer.

2009

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